Les services aux élèves en difficulté

8 juin 2004

Un milliard investi mais des résultats toujours inconnus

Québec, le 8 juin 2004. — La Coalition pour réussir l’école, qui avait réclamé la reprise des travaux de la Vérificatrice générale sur les services aux élèves en difficulté, constate que son rapport d’aujourd’hui corrobore pour l’essentiel ce que la Coalition dénonçait déjà. Les services aux élèves en difficulté sont insuffisants, malgré un investissement considérable, et personne n’est encore en mesure d ’en évaluer correctement les résultats.

Nous citons la Vérificatrice : « Les commissions scolaires ne savent pas dans quelle mesure les écoles satisfont les besoins des élèves en difficulté ni combien d’élèves requérant des services ne les ont pas reçus. Elles ne peuvent évaluer si les ressources sont suffisantes ou non… peu d’information permet de voir si les services offerts répondent de façon satisfaisante aux besoins de ces élèves et s’ils leur donnent la possibilité de mieux réussir. »

La principale constatation de la Vérificatrice, c’est qu’après 25 années, « les plus grands défis demeurent l’évaluation et la reddition de comptes [… qui] permettent de voir si les actions accomplies sont efficaces et si elles ont l’effet escompté sur la réussite ».  Les contribuables québécois n’ont donc encore aucune garantie que le milliard de dollars consenti par année, qui représente 20 % des dépenses en éducation, soit dépensé à bon escient, ni qu’il soit suffisant.

C’est justement la raison de la création de la Coalition pour réussir l’école, qui réclame le financement adéquat des services offerts à tous les élèves, une enveloppe dédiée et des règles de répartition budgétaire basées sur les besoins réels du milieu. La Coalition se base sur les observations quotidiennes de ses membres, qu’ils soient professionnelles ou professionnels de l’éducation, parents, enseignantes ou enseignants, ou personnel de soutien.

Pour les membres de la Coalition ce premier rapport de la Vérificatrice générale sur la question devra avoir des suites, puisqu’il constate des lacunes majeures et formule des recommandations. Encore faudra-t-il s’assurer que ces recommandations seront appliquées, et avec la transparence souhaitée.

De façon générale la Coalition est d’accord, avec des nuances, avec la majorité des recommandations de la Vérificatrice générale. Notons en particulier qu’il y a lieu de préciser la définition d’élèves à risque puisque le flou actuel entraîne des disparités dans les services offerts d’une commission scolaire à l’autre. Sur la question de la prévention, la Coalition croit qu’elle devrait être assurée à l’intérieur de programmes stables, par du personnel qualifié, jouissant des ressources suffisantes. La Coalition est aussi tout à fait d’accord avec la nécessité d’un dépistage précoce mais remarque que dans plus d’un milieu il n’y a pas de dépistage au préscolaire ni même au premier cycle du primaire.

Une autre revendication de la Coalition pour réussir l’école, c’est que le milieu scolaire développe une vision cohérente et partagée de l’utilisation des plans d’intervention. Elle dénonce aussi la difficulté de mettre en place ces plans en associant toutes les personnes concernées, notamment les parents. Aussi ne peut-elle que souscrire à la recommandation de la Vérificatrice qui souhaite que les écoles favorisent la participation des parents et des élèves à l’élaboration des plans d’intervention.

La Coalition est aussi d’accord que les écoles et les commissions scolaires doivent mieux évaluer, plus systématiquement, les besoins des élèves en difficulté, et les faire connaître, une démarche destinée à soutenir et argumenter les demandes de services, une première étape vers une reddition de comptes que nous croyons indispensable à un redressement de la situation.

Les citoyens et citoyennes du Québec doivent non seulement avoir l’impression, mais la certitude que les sommes dévolues aux services aux élèves en difficulté sont effectivement dépensées à leur intention, qu’elles sont suffisantes, et qu’elles produisent les effets souhaités sur la réussite scolaire.

Pour information : Jean Laporte

                             (418) 563-7193

 

La Coalition pour réussir l’école, dont le slogan est  » Les services qu’il faut, quand il le faut  » est actuellement formée de fédérations d’enseignantes et d’enseignants, de parents, de personnel professionnel et de soutien de l’éducation :

ASSOCIATION PROVINCIALE DES ENSEIGNANTES ET ENSEIGNANTS DU QUÉBEC (APEQ)

FÉDÉRATION DES COMITÉS DE PARENTS DU QUÉBEC (FCPQ)

FÉDÉRATION DES PROFESSIONNELLES ET PROFESSIONNELS DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC (FPPE-CSQ)

FÉDÉRATION DES SYNDICATS DE L’ENSEIGNEMENT (FSE-CSQ)

FÉDÉRATION DU PERSONNEL DE SOUTIEN SCOLAIRE (FPSS-CSQ)

La porte-parole principale sera Johanne Fortier, présidente de la FSE. Ardèle Warr est à la tête de l’APEQ, Diane Miron est présidente de la FCPQ, Pierre Bouchard préside la FPPE et Bernard Couturier-Lévesque est le président de la FPSS.

La Coalition pour réussir l’école avait fait connaître sa déclaration commune initiale le 17 novembre 2003. On peut consulter ce communiqué à l’adresse http://www.fse.qc.net/fra/doc858.asp

et la déclaration à l’adresse http://www.fse.qc.net/stock/fra/doc515-1542.pdf