Culture et citoyenneté québécoise

Alors que le champ 14 est sur le point de connaître son troisième changement en peu de temps, la FSE-CSQ veille au grain afin que la réalité des enseignantes et enseignants soit prise en compte, et ce, depuis l’annonce, en 2020, de la révision du programme Éthique et culture religieuse.

Toujours appuyée des consultations effectuées auprès de ses membres, la FSE-CSQ a participé à plusieurs activités ( sondage, rencontre avec le ministère de l’Éducation, forums) pour faire valoir le point de vue du personnel enseignant touché par ces changements.

Positions de la FSE-CSQ

Afin que l’implantation du programme Culture et citoyenneté québécoise soit réussie, la FSE‑CSQ réclame notamment:

  • Qu’un temps minimal prescrit soit établi;
  • Que la formation soit offerte en fonction des besoins des enseignantes et enseignants.

En 2022, alors qu’un projet pilote avait cours dans une trentaine d’écoles au Québec, les enseignantes et enseignants y participant ont déploré du Ministère et constaté le manque criant de matériel pédagogique. Devant ces constats plus qu’inquiétants, la FSE-CSQ a demandé et obtenu le report de l’implantation universelle, initialement prévue à l’automne 2023, à l’automne 2024.

Et maintenant?

Selon une consultation tenue du 30 avril au 6 mai 2024 à laquelle 2675 personnes enseignantes ont participé, le Ministère est en voie de répéter ses erreurs du passé.

  • Seulement 45 % des enseignantes et enseignants qui l’enseigneront ont reçu une formation;
  • 68 % des personnes répondantes jugent qu’elles n’ont pas les ressources matérielles ou techniques nécessaires pour l’enseignement du programme;
  • 81 % des enseignantes et enseignants considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment formés et outillés pour enseigner le programme dans quelques mois seulement.

De surcroît, l’approbation des ressources didactiques par le Ministère ne devrait se faire que cet été. Encore une fois, les conditions de réussite ne sont donc pas réunies.

C’est pourquoi la FSE-CSQ a demandé, le 13 mai 2024, que l’implantation du programme demeure facultative à l’automne 2024.

« Croire que des enseignants, déjà surchargés, arriveront à s’approprier un programme, à planifier les apprentissages avec de nouvelles ressources qu’ils devront puiser à la pièce, à évaluer rigoureusement les apprentissages des élèves en mettant simultanément en œuvre le programme, c’est tout simplement irréaliste! Quand le gouvernement clame haut et fort qu’il veut valoriser la profession enseignante et qu’il implante un nouveau programme sans donner les conditions essentielles, il envoie un message inconséquent aux profs. Le respect pour les enseignants doit s’exprimer concrètement dans des situations comme celle-ci », –  Josée Scalabrini.