Autonomie professionnelle
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) exerce un syndicalisme professionnel, ce qui implique la défense de l’autonomie et du jugement professionnels des enseignantes et enseignants. C’est fidèle à cette posture que ses interventions lors de l’étude du projet loi no 40 ont permis, en 2020, d’ajouter des nouveaux droits dans la Loi sur l’instruction publique (LIP). Deux d’entre eux sont toujours en vigueur : la reconnaissance de l’expertise professionnelle des enseignantes et enseignants et la reconnaissance de l’exclusivité de l’attribution d’un résultat découlant d’une évaluation.
Le projet de loi no 40 a également introduit une obligation pour le personnel enseignant d’effectuer 30 heures de formation continue par période de deux ans. Cette obligation était accompagnée d’une autonomie dans le choix des activités de formation continue.
Malheureusement, le projet de loi no 23 présenté par le ministre Drainville, et adopté à la fin 2023, met en péril l’autonomie et le respect de l’expertise du personnel enseignant à l’égard de la formation continue et du choix de ses approches et méthodes d’enseignement. De plus, il introduit à la LIP des dispositions inquiétantes quant à l’enseignement à distance.
Positions de la FSE-CSQ
La FSE-CSQ n’a ménagé aucun effort pour faire valoir ses positions.
Elle s’est d’ailleurs exprimée en commission parlementaire sur les différentes dispositions, notamment pour se positionner contre l’ingérence du ministre, des centres de services scolaires et des directions dans le choix des activités de formation continue. De plus, elle y a soutenu que ce projet de loi va à l’encontre d’une réelle valorisation de notre profession et de notre expertise professionnelle.
De surcroit, une série de caricatures dénonçant les effets pervers du projet de loi a été diffusée ainsi qu’une campagne de publicité radio.
La FSE-CSQ a pris l’initiative d’une déclaration commune à laquelle se sont ralliés plusieurs partenaires des milieux de l’éducation et universitaire. Brigitte Bilodeau, alors vice-présidente de la FSE, a participé à l’enregistrement de quelques balados sur la question, dont celui de la CSQ Prendre les devants.
En dépit des représentations et suggestions faites par la FSE-CSQ et de l’opposition de nombreux acteurs du milieu, le projet de loi a été adopté presque intégralement à l’automne 2023.
Et maintenant?
La FSE-CSQ demeure déterminée à défendre l’autonomie et le jugement professionnels du personnel enseignant. Par conséquent, elle élabore une relance de son offensive professionnelle.
Les divers encadrements de la profession enseignante nous attribuent des droits des pouvoirs et des responsabilités. La FSE-CSQ est d’avis qu’il est essentiel de bien les maîtriser afin de les exploiter à leur maximum.