La poursuite du Renouveau pédagogique

16 octobre 2006

L’ampleur des problèmes encore occultée par un ministre qui sert du réchauffé

Québec, le 16 octobre 2006. — La sortie médiatique d’aujourd’hui du ministre Jean-Marc Fournier, sur la nécessité de poursuivre le Renouveau pédagogique ne surprend pas la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), mais elle déçoit profondément, parce qu’elle poursuit le gommage des difficultés majeures rencontrées par la réforme elle-même et pas seulement par son application.

Le ministre oublie aussi les données préoccupantes sur la réussite des élèves, notamment celles et ceux qui éprouvent des difficultés, il évacue les recommandations des syndicats d’enseignants à la Table de pilotage et il maintient une lecture résolument optimiste, mais irréaliste du premier bilan de l’application de la réforme à la fin d’août.

Pour la présidente de la FSE, Johanne Fortier, rien ne transparaît, dans le communiqué et le document publiés aujourd’hui, de la préoccupation ministérielle manifestée le 24 août à l’égard des faits rapportés dans ce bilan.  » Nous aurions souhaité que le ministre apporte une meilleure réponse à la donnée de son enquête 2006, où seulement 24 % des enseignantes et enseignants estiment que les élèves réguliers réussissent mieux à l’école. Dans le cas des élèves en difficulté, cette proportion tombe à 10 %. « 

La présidente de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ), Maureen Morris, enchaîne en précisant que ces perceptions des enseignantes et enseignants sont aussi vérifiables avec des données plus  » objectives  » comme la réussite des élèves aux examens.  » De 1995 à 2003, en 4e année, une épreuve internationale en sciences, a démontré une chute des élèves québécois du 4e au 13e rang sur 17. On fait un constat similaire pour les autres apprentissages principaux, mais le ministre garde ses lunettes roses. « 

Déjà au mois d’août le ministre disait accueillir favorablement les recommandations de la Table de pilotage et demandait qu’elles soient mises en application immédiatement. L’exercice stratégique de communication d’aujourd’hui n’ajoute rien de nouveau et ne constitue pas une réponse valable aux critiques des syndicats d’enseignantes et d’enseignants. La FSE et l’APEQ concédaient que ces recommandations constituaient un effort dans la bonne direction, mais s’en dissociaient en déplorant qu’elles aient été édulcorées par la lecture ministérielle et qu’on refusait de prendre les décisions qui s’imposaient déjà à ce moment-là. Pour la FSE et l’APEQ, qui sont en tournée auprès de leurs membres sur les prochains gestes à poser, les signaux d’échec sont suffisamment clairs pour qu’il faille dès maintenant surseoir au développement de la réforme pour permettre la tenue d’un large débat public, sur la réforme comme telle, mais aussi sur ses effets et ses conditions de mise en œuvre.

 

Pour information

Jean Laporte, attaché de presse

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Alan Lombard, directeur général

APEQ-QPAT

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