Négociations à la Commission scolaire Kativik – Les syndicats accusent l’employeur et le gouvernement d’avoir perdu le nord

4 mai 2017

Une semaine après avoir manifesté devant le siège social de la Commission scolaire Kativik, des membres de l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ), du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’Ouest de Montréal (SPPOM-CSQ) ainsi que les fédérations du réseau scolaire de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se font entendre aujourd’hui.
En effet, une centaine de militantes et militants syndicaux sont descendus dans la rue devant les bureaux du Comité patronal de négociation pour la Commission scolaire Kativik (CPNCSK), au centre-ville de Montréal. Ils dénoncent ainsi le refus de la partie patronale de négocier sérieusement et l’inaction du gouvernement dans ce dossier.
Le personnel du Nord abandonné
« Les 1 900 membres du personnel enseignant et de soutien de la Commission scolaire Kativik ont la désagréable impression d’être ignorés à la fois par l’employeur et le gouvernement du Québec. Alors que les conventions collectives sont échues depuis près de deux ans et demi et que les négociations dans le secteur public sont pratiquement réglées partout ailleurs, le personnel du Nord se sent complètement abandonné », dénonce le président de l’AENQ-CSQ, Larry Imbeault.
Des élèves délaissés
Pour sa part, la présidente du SPPOM-CSQ, Diane Jacques, déplore que cette situation inacceptable affecte non seulement les conditions de travail du personnel, mais également les services aux élèves.
« L’instruction de ces enfants du Nunavik n’est pas moins importante que celle de l’ensemble des élèves du Québec. Ce refus de négocier de la partie patronale menace leur droit à la réussite scolaire. Tant la commission scolaire que le gouvernement témoignent d’un manque de considération scandaleux à l’endroit du personnel de l’éducation du Nord. Pourtant, ils font face à des défis particuliers qui nécessitent des ressources additionnelles », explique Diane Jacques.
Un manque de ressources qui fait mal
Les deux leaders syndicaux rappellent d’ailleurs que lorsqu’il y est survenu une vague de suicides l’année dernière, une seule psychologue a dû se déplacer d’une communauté à l’autre pour intervenir. Le manque de ressources professionnelles ajoute aux difficultés déjà présentes sur le territoire.
La balle est dans le camp du ministre
Par ailleurs, la vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier, presse le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, à assumer ses responsabilités et à agir rapidement.
« Nous avons discuté avec lui il y a quelques jours pour le sensibiliser à l’urgence d’intervenir dans ce dossier et nous sommes toujours dans l’attente d’actions concrètes de sa part. La mauvaise foi de la commission scolaire dans ce dossier a assez duré et il est plus que temps que le ministre use de son leadership pour dénouer l’impasse », interpelle Sonia Éthier.
En terminant, les syndicats réitèrent qu’ils sont déterminés à poursuivre leurs moyens de pression pour régler cette négociation qui traîne inutilement en longueur.
Les fédérations du réseau scolaire de la CSQ en appui
Notons que les présidences des fédérations du réseau scolaire de la CSQ étaient également présentes en solidarité : la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, et la présidente de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), Johanne Pomerleau.
Profils
L’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ) regroupe 1 600 membres du personnel enseignant et de soutien des commissions scolaires Crie et Kativik. Elle représente également le personnel enseignant de deux écoles de conseil de bande Atikamekw ainsi que le personnel de CPE cris.
Le Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires de l’Ouest de Montréal (SPPOM-CSQ) représente près de 600 professionnelles et professionnels des commissions scolaires Kativik, Marguerite-Bourgeoys et des Trois-Lacs.
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec.

Renseignements :
Claude Girard, conseiller en communication de la CSQ
Téléphone : 514 237-4432
Courriel : girard.claude@lacsq.orgTwitter : @csq_centrale