Demande de médiation : secteur scolaire

11 mai 2004

L’absence de volonté et la lenteur des réponses patronales incitent à presser le pas

Montréal, le mardi 11 mai 2004 – Dans le réseau scolaire, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) affiliées à la CSQ représentant le personnel enseignant, professionnel et de soutien demandent formellement l’intervention d’un médiateur dans le dossier de la négociation pour le renouvellement des conventions collectives, selon les modalités prévues à la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic.

Les dépôts syndicaux ont été faits depuis près d’un an et la nature et la lenteur des réponses patronales incitent les fédérations du secteur scolaire de la CSQ à presser le pas.  » Nous voulons indiquer, dès à présent à nos vis-à-vis patronaux, notre ferme désir de voir le processus se dérouler selon un rythme accéléré qui permettrait d’avancer réellement dans la négociation. Nous ne pouvons que constater les différences entre les positions des parties et l’absence de réelle volonté de négocier. Le report d’un an qui a déjà été consenti pour permettre un déblocage du dossier de l’équité salariale ne saurait justifier des délais supplémentaires « , d’indiquer Johanne Fortier (FSE-CSQ), Bernard Couturier-Lévesque (FPSS-CSQ) et Pierre Bouchard (FPPE-CSQ).

Les enseignantes et les enseignants

Du côté de la FSE-CSQ et de l’Association provinciale des enseignantes et enseignants (APEQ), qui négocie en cartel avec elle, la déception a été vive à la suite du dépôt patronal initial, le 29 mars 2004. Pourtant, un premier dépôt syndical, en février 2003, indiquait les priorités syndicales pour le renouvellement des ententes nationales et un second dépôt très complet à la fin de novembre traduisait, dans le texte d’une convention possible, la revendication syndicale avec indications précises des moyens.  » La réponse patronale tardive n’a fait que réaffirmer, sous couvert d’une approche différente, la volonté des administrateurs scolaires d’augmenter leur marge de manœuvre en déstructurant la convention collective, en exigeant plus de souplesse dans l’organisation du travail, en suggérant qu’il faudra procéder à des aménagements de la tâche « , d’indiquer Johanne Fortier de la FSE-CSQ.

Le Conseil fédéral, au nom de la FSE-CSQ et de l’APEQ, a donc rejeté ces offres, notamment à cause de la décentralisation qu’elles véhiculent, de l’élimination des contraintes qui obligent les commissions scolaires à fournir des services aux élèves en difficulté, des attaques aux conditions de travail des personnes qui œuvrent à l’éducation des adultes et en formation professionnelle, de même que l’approche qui vise à faire reposer sur les seuls enseignantes et enseignants la réussite des élèves en difficulté. Les enseignantes et les enseignants ont aussi été heurtés par le langage des offres patronales, axé essentiellement sur la compétitivité et l’efficience.  » Nous déplorons le mépris à l’égard du professionnalisme du travail enseignant, notamment quand on tente de réduire la réussite scolaire à la seule adaptation de l’enseignement. Nous trouvons inadmissible d’invoquer le prétexte de la réforme pour tenter de détériorer les conditions de travail du personnel enseignant « , d’ajouter Johanne Fortier.

Le personnel de soutien scolaire

Pour la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), l’expertise du personnel de soutien scolaire justifie la pertinence des moyens proposés par la partie syndicale pour améliorer les services offerts à la clientèle des écoles primaires, secondaires et des centres.  » Nos positions sont donc diamétralement opposées. Il ne plane aucun doute sur la volonté patronale de précariser davantage les emplois du personnel de soutien des commissions scolaires « , souligne le président de la Fédération, Bernard Couturier-Lévesque.

La FPSS-CSQ demeure sur ses gardes quant au traitement des différents dossiers sur lesquels le gouvernement s’est penché depuis avril 2003. Le dossier de l’équité salariale qui s’étire en longueur, les modifications apportées à l’article 45, la non-reconnaissance du travail des secrétaires d’école et l’augmentation de 40 % du coût des places dans les services de garde en milieu scolaire pour ne nommer que ceux-là. De plus, les partenariats public-privé (PPP) ne laissent présager rien de bon pour le personnel de soutien des écoles et des centres, de même que pour les professionnelles et professionnels de l’éducation.

Les professionnelles et professionnels de l’éducation

De son côté, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) insiste pour que les discussions entourant le renouvellement des conventions collectives tiennent compte de la stabilité des ressources professionnelles et de l’amélioration de l’organisation de la tâche.  » Il n’y a rien dans les propositions patronales qui permettrait des échanges constructifs. On y trouve plutôt des demandes importantes de modification dans le régime d’emploi, doublées d’une incompréhension totale du travail et du rôle des professionnels dans les commissions scolaires « , d’indiquer Pierre Bouchard de la FPPE-CSQ.

La FPPE-CSQ considère également que le dépôt patronal représente une menace pour les régions, car il veut élargir la mobilité à un rayon de plus de 50 km et forcer les professionnels, s’ils sont en disponibilité, à accepter un emploi n’importe où au Québec.  » Nous pouvons donc craindre le retour d’iniquités plus systématiques en raison de la plus grande mobilité du personnel souhaité dans le réseau scolaire. Il est facile d’imaginer le genre d’aberrations ou d’injustices que cela peut créer, sans compter la difficulté de la conciliation travail-famille anticipée « , d’indiquer Pierre Bouchard.

La FSE-CSQ, la FPSS-CSQ et la FPPE-CSQ soulignent que l’intervention d’un médiateur est rendue nécessaire devant le choix qu’a fait la partie patronale de répondre aux revendications syndicales par des demandes de récupérations patronales. Les trois fédérations ont rejeté les dépôts patronaux, car il n’y a rien pour améliorer les conditions de travail du personnel enseignant, de soutien et des professionnelles et professionnels des écoles. Elles s’attendent à de nouvelles offres qui répondent plus adéquatement aux demandes syndicales.

Profil des fédérations

La CSQ compte plus de 170 000 membres. Elle regroupe trois fédérations de secteur scolaire, dont la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) représentant 80 000 enseignantes et enseignants, avec l’Association provinciale des enseignantes et enseignants (APEQ), qui négocie en cartel avec la FSE-CSQ, la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) regroupant 19 000 membres répartis dans 26 commissions scolaires et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représentant 5500 membres.

 

Source :

Marjolaine Perreault

Attachée de presse CSQ

Tél. : (514) 356-8888 poste 2610

Cell. : (514) 235-5082

www.csq.qc.net

 

Jean Laporte

Attaché de presse FSE

Tél. : (418) 649-8888 poste 3107

Cell. (418) 563-7193