Un devoir de mémoire

Mot de la présidente
Malgré la fébrilité de décembre qui commence à s’installer, je souhaite prendre un moment d’arrêt à la mémoire des victimes de la tragédie de l’école Polytechnique du 6 décembre 1989. Des femmes ont perdu la vie au sein même d’un lieu de savoir, simplement parce qu’elles étaient des femmes.
Il est important pour moi de rappeler ce triste épisode de notre histoire collective. La tuerie de la Polytechnique a marqué particulièrement ma première année comme jeune enseignante et a bouleversé à jamais la population québécoise.
Le devoir de mémoire est d’autant plus important alors que la violence envers les femmes ne diminue pas. En 2022 seulement, il y a eu 14 féminicides au Québec. Cette triste statistique ne compte pas toutes ces femmes qui vivent la violence conjugale en silence ou qui tentent de s’en sortir, ni celles qui subissent du harcèlement sur les réseaux sociaux ou dans leur milieu de travail.
Ça doit cesser!
C’est ensemble que nous changerons les choses, que nous nous assurerons que chacune puisse être ce qu’elle souhaite, qu’elle puisse réaliser ses rêves et obtenir le respect et la sécurité qu’elle mérite. Nous devons poursuivre la lutte pour que les générations à venir soient plus égalitaires, particulièrement dans le contexte actuel où certains droits, chèrement acquis, s’étiolent tranquillement, même dans de grandes démocraties, selon la ferveur de certains politiciens.
C’est pour cette raison que je me sens choyée de faire partie d’une grande famille comme celle de la FSE et de la CSQ, où tous ensemble, femmes et hommes, travaillons à faire reconnaitre le droit et le pouvoir des femmes dans la société. Je le dis souvent et je le répète, l’égalité ce n’est pas qu’une bataille de femmes, et ce n’est surtout pas une lutte de femmes contre les hommes. C’est plutôt un long chemin à parcourir avec tous les hommes, nos frères, nos pères, nos fils, nos collègues de travail et nos décideurs.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Toutes n’ont pas eu la chance que j’ai eue d’être entourée d’hommes pour qui le respect des femmes va de soi. Mais je garde tout de même espoir que nous arriverons, un jour, au bout de ce long chemin. Nous avons l’obligation de réussir.
Josée Scalabrini
Présidente de la FSE-CSQ