Médiation dans l'enseignement :

Communiqué de presse
Rien ne va plus : le dépôt patronal restera incomplet »
Québec, le 10 juin 1999. — C'est l'information qu'a transmise Luc Savard, président de la Fédération des syndicats de l'enseignement (CEQ), à l'ouverture du Conseil fédéral, ce matin à Québec. « Un an après l'échéance de la convention collective, 14 mois après le dépôt de la demande syndicale, il est inexcusable, inacceptable que la partie patronale ne puisse faire connaître sa position initiale complète sur l'ensemble de la convention collective. »
Luc Savard commentait l'état des travaux à la table sectorielle des enseignantes et enseignants des commissions scolaires francophones, où doit être négocié le renouvellement de l'entente nationale. La partie patronale a admis cette semaine qu'elle ne serait pas en mesure de saisir le médiateur de ses positions sur l'ensemble des sujets. Les « inconnues », parfois des chapitres complets, touchent curieusement les demandes syndicales les plus cruciales, notamment pour les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
La fin d'une médiation doit être le moment pour les parties de mesurer les convergences et les divergences, de s'entendre sur l'ordre des sujets restants à aborder, sur un échéancier, toutes choses rendues impossibles par la désinvolture de la partie patronale.
La Fédération des syndicats de l'enseignement somme donc formellement la partie patronale de procéder à un dépôt complet immédiatement. Cette demande est faite même si les éléments déjà connus de la position patronale constituent une tentative systématique de récupération.
La façon insidieuse dans son libellé, mais très concrète dans ses effets, dont on veut aussi augmenter la tâche, constitue un affront au personnel enseignant, quand on sait qu'il a justement consenti 356 M $ au cours des dernières années, pour satisfaire aux exigences du déficit zéro, à coût de diminutions dans les avantages sociaux, pour justement préserver la qualité de la « tâche d'enseignement » et des services dispensés aux élèves.
Plan d'action et élections
Le dernier Conseil fédéral de l'année scolaire de la Fédération des syndicats de l'enseignement permettra aux délégués de vérifier comment les membres des 44 syndicats locaux ont réagi au plan d'action proposé pour la rentrée et ainsi l'enrichir. Nul doute que le rapport qui leur sera présenté sur le déroulement de la négociation sectorielle leur fera saisir l'ampleur de la pression qu'ils devront exercer pour obtenir un règlement juste.
« Nous sommes à la limite de constater que la partie patronale, à la table des enseignantes et enseignants de commissions scolaires, se place en contravention avec les dispositions du Code du travail qui stipule que les parties doivent négocier avec diligence et bonne foi » ajoute Luc Savard. « La partie patronale, sur de nombreux aspects, n'a pas pu illustrer les modalités ou la fonctionnalité des changements qu'elle propose, ni contester sérieusement le bien-fondé des demandes syndicales, qui visent essentiellement à corriger des problèmes concrets et ciblés, identifiés par les enseignantes et enseignants. Tout le monde au Québec semble constater qu'il y a un problème majeur avec les élèves en difficulté, qu'il influe directement sur la réussite, sauf les négociateurs des commissions scolaires. »
Le Conseil fédéral procédera aussi demain à l'élection des trois membres du Comité exécutif, qui sont libérés à temps plein pour exercer leur mandat, et de la moitié des autres postes du Comité exécutif. On sait que le président Luc Savard, à la tête de la Fédération depuis sa création en 1988, a annoncé qu'il ne solliciterait pas de nouveau mandat.
Dans son dernier message d'ouverture au Conseil fédéral, Luc Savard a ainsi résumé les onze années passées à la tête de la FSE : « J'aurai été animé par le souci d'édifier une fédération soucieuse de sa vie démocratique et de son rôle d'influence sur les grands enjeux en éducation et par la volonté de veiller aux intérêts de celles et de ceux qui pratiquent ce beau métier qu'est l'enseignement au quotidien et de contribuer à ce que la profession soit enfin reconnue à sa juste valeur ».
Pour information :
Jean Laporte
Attaché de presse FSE (CEQ)
(418) 649-8888, poste 3107