Les enseignantes demandent l'intervention de la Commission de l'équité salariale

Communiqué de presse
Le gouvernement doit appliquer et respecter l'objet de la Loi
Québec, le 7 juin 1999. — Près de 30 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires et de cégeps du Québec viennent de signifier à la Commission de l'équité salariale leur profonde insatisfaction face à l'attitude gouvernementale dans le dossier de l'équité salariale. Les signataires, par des lettres d'appui individuelles, demandent à la Commission de l'équité salariale d'intervenir auprès du gouvernement pour lui indiquer qu'il doit appliquer et respecter l'objet de la Loi sur l'équité salariale.
Les lettres d'appui proviennent de membres de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC), affiliées à la Centrale de l'enseignement du Québec, et de l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ), qui regroupe le personnel enseignant des commissions scolaires anglophones. L'APEQ est associée à la FSE dans sa démarche d'équité salariale.
Monique Richard, présidente de la CEQ, se réjouit de l'ampleur du geste posé qui témoigne d'un appui incontestable aux positions de la Centrale dans le dossier de l'équité salariale pour le personnel enseignant. « Le gouvernement doit comprendre que les enseignantes et enseignants ne toléreront pas qu'il continue de tenter de se soustraire à ses obligations. »
Johanne Fortier et Carl Charbonneau, à la vice-présidence de la FSE et de la FEC, responsables du dossier de l'équité salariale, confirment que les plans d'action de leurs fédérations prévoient des mouvements dès la rentrée, si rien n'est réglé d'ici là, notamment en illustrant les effets d'une application stricte des temps requis pour chacune des tâches d'enseignement, comme le proposent les représentants patronaux. D'ailleurs, le ministre de l'Éducation se sensibilise aujourd'hui même à l'ampleur et à la complexité de la fonction enseignante, à Sainte-Sophie, à l'invitation du Syndicat de l'enseignement de la Rivière-du-Nord.
« Le gouvernement doit pouvoir régler rapidement. L'écart qui sépare les parties n'est pas insurmontable. L'employeur doit reconnaître l'évidence que sur une base annuelle le personnel enseignant travaille autant d'heures que ses collègues du secteur public » commente Johanne Fortier. Un règlement à court terme lui semble possible, comme nous l'indiquions déjà en avril dernier dans nos commentaires à la Commission de l'équité salariale, en réponse au rapport gouvernemental.
Carl Charbonneau, de la FEC, ajoute : « L'emploi d'enseignement est complexe. Toutefois, après sept années de travaux conjoints, il est grandement temps que le gouvernement passe aux actes ».
Un règlement provisoire?
Cette possibilité est d'autant plus réaliste que la partie syndicale serait maintenant prête à convenir d'une démarche en deux temps, qui permettrait d'abord une « mise à niveau » du salaire des enseignantes et enseignants avec celui de leurs collègues du secteur public, qui ont bénéficié, pour la plupart depuis 1990, d'ajustements salariaux en fonction du programme de « relativité salariale » du gouvernement québécois. Ce gouvernement qui reconnaissait récemment que la démarche n'était pas complétée pour atteindre l'équité salariale proprement dite. La CEQ réitère que l'horizon proposé aux six organisations syndicales est trop lointain, prend en compte l'admission du gouvernement et insistera pour que cette deuxième étape se réalise dans les meilleurs délais.
Le premier ministre reconnaissait, il y a quelques semaines, que la situation des enseignantes méritait une attention particulière, au chapitre de l'équité salariale. La CEQ et ses fédérations s'attendent maintenant à ce que cette préoccupation transparaisse dans les discussions en cours. Si nous voulons éviter les crises que traverse aujourd'hui le secteur de la santé, par manque de ressources humaines, notamment, il faut dès maintenant poser les gestes qui permettront au métier de l'enseignement de demeurer attirant pour un nombre suffisant d'étudiantes et d'étudiants.
Pour information :
Jean Laporte
Attaché de presse (FSE)
(418) 649-8888, poste 3107