Les autobus de l'équité salariale prennent la route cette semaine

Communiqué de presse

Communiqué de presse

Les enseignantes et enseignants en journée d'étude pour obtenir l'équité salariale

Montréal, 8 novembre 1998 - Les quelque 80 000 enseignantes et enseignants de commissions scolaires et leurs partenaires du collégial membres de la CEQ déclencheront une journée d'étude dans tout le Québec, le 18 novembre prochain, pour faire avancer le dossier de l'équité salariale.

L'ensemble des syndicats du primaire et du secondaire, tous affiliés à la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CEQ), de même que les syndicats de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CEQ), ont en effet voté au cours d'assemblées générales une journée nationale d'étude pour forcer le rythme des travaux et des négociations avec le Conseil du trésor.

Bonne majorité

Au moins 39 syndicats du primaire et du secondaire sur un total de 45 seront en journée d'étude le 18 novembre. 36 d'entre eux ou 80 % ont voté pour le déclenchement de la journée d'étude, mais trois autres syndicats, qui s'étaient prononcés contre, ont accepté de se rallier, ce qui porte la majorité à 86,6 %. Dans l'ensemble, 65,6 % de celles et ceux qui ont voté se sont prononcés en faveur de la journée d'étude. Du côté anglophone, à l'Association provinciale des enseignantes et enseignants, neuf syndicats sur neuf ont voté pour la journée d'étude avec une majorité de votes de 79 %.

" Ces résultats démontrent hors de tout doute à quel point les enseignantes et enseignants sont déterminés à obtenir justice, mentionne le président de la FSE, M. Luc Savard. Le 24 octobre dernier, nous étions plus de 15 000 sur la colline parlementaire, à Québec. Pas question de faire du surplace, nous exigeons que le dossier se règle le plus rapidement possible. "

Du côté collégial, cinq des six cégeps affiliés à la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CEQ), se sont prononcés en faveur de la journée d'étude par une majorité de 75 %. Il s'agit des cégeps de Matane (97 %), Drummondville (94 %), Lennoxville (68 %), Victoriaville (65 %) et Sainte-Foy (51 %). Le Cégep Bois-de-Boulogne a, quant à lui, voté contre à 61 %, mais il est possible qu'il tienne un vote de ralliement.

" Le personnel enseignant des cégeps vit la même injustice, souligne le président de la FEC, M. Réginald Sorel. L'échelle salariale est la même partout au Québec, nous faisons partie du même corps d'emploi et nous exerçons la même profession; alors nous exigeons, nous aussi, l'équité salariale. C'est un dû. "

Des services de garde

Le 18 novembre est donc déclaré journée d'étude. Il n'y aura pas de classe et de cours, mais la CEQ et ses syndicats informent qu'ils ont pris toutes les mesures pour que les services de garde ne soient pas perturbés.

Ainsi, les enseignantes et enseignants n'empêcheront pas les préposées et préposés aux services de garde de faire leur travail et ils les laisseront franchir les lignes de piquetage. Les parents seront informés à ce sujet. " Il n'est pas question pour nous de pénaliser les parents et enfants qui ont besoin de ce service, indique la présidente de la CEQ, Mme Lorraine Pagé. Aussi demandons-nous aux directions d'école de maintenir le service de garde. Nous garantissons de notre côté qu'il ne sera pas perturbé. "

Par ailleurs, conformément à l'article 111.11 du Code du travail, tous les syndicats ont fait parvenir vendredi dernier au ministre du Travail et aux parties patronales un " avis préalable d'au moins sept jours juridiques francs " indiquant la date de la tenue de la journée d'étude.

Une vieille dette

Les enseignantes et enseignants du Québec sont déterminés plus que jamais à obtenir justice. Ils réclament que le gouvernement leur donne l'équité salariale en vertu de la Loi sur l'équité salariale que l'Assemblée nationale a adoptée à l'unanimité il y a deux ans.

La Centrale de l'enseignement et le Conseil du trésor mènent des travaux conjoints dans ce dossier depuis plus de six ans déjà. " Il est temps que les travaux aboutissent, ajoute Mme Pagé, c'est une vieille dette à régler et nous exigeons que le gouvernement, qu'il soit péquiste ou libéral, intensifie les travaux, réponde à nos demandes et règle le dossier. "

La CEQ n'est pas satisfaite du déroulement des travaux. Elle tient à rappeler que le Premier ministre Bouchard s'est engagé à ce que les travaux et discussions se poursuivent à un rythme satisfaisant.

La journée d'étude se déroulera trois jours avant que le gouvernement ne dépose son rapport devant la Commission de l'équité salariale. En vertu de la loi, Québec doit, en effet, dresser avant le 21 novembre 1998 un bilan des moyens qu'il a pris pour respecter la Loi sur l'équité salariale et quels redressements salariaux il a apportés. " Le personnel enseignant, rappelle Mme Pagé, est le corps d'emploi le plus important à ne pas avoir fait l'objet de redressements. Le temps presse, car l'insatisfaction et le ras-le-bol gagnent de plus en plus en intensité. "

La scolarité

La CEQ tient à apporter des précisions sur la question de la scolarité qui suscite bien de la confusion.

La Centrale de l'enseignement du Québec a toujours favorisé et mis en priorité l'acquisition d'un haut niveau de connaissances professionnelles pour exercer l'emploi d'enseignement. Cette priorité n'est aucunement remise en cause par un règlement d'équité salariale, au contraire.

La Charte québécoise des droits et libertés de la personne, fait remarquer la CEQ, prescrit qu'un employeur doit payer son personnel en fonction de la valeur du travail, en fonction des tâches donc, et non au regard des caractéristiques personnelles des individus. Autrement dit : les gens sont payés pour ce qu'ils font et non pour ce qu'ils sont.

Si on utilise la scolarité pour apporter une différence de salaire comme c'est le cas présentement, on fait preuve de discrimination. L'article 19 de la Charte considère, en effet, non discriminatoires une série de critères tels l'expérience, l'ancienneté, la durée du service et autres, mais il n'inclut pas la scolarité. On peut donc considérer qu'elle a un effet de discrimination.

Avec l'équité salariale, la scolarité ne serait plus un critère de détermination de la rémunération. Elle permettrait de franchir plus rapidement les différents échelons supérieurs de rémunération, ce qui fait qu'une enseignante ou un enseignant qui possède davantage de scolarité atteindra plus vite le maximum de l'échelle salariale. Mais toutes et tous y arriveront de toute façon, c'est une question de temps. À travail égal salaire égal!

D'autres moyens

Le déclenchement de la journée d'étude fait partie des nombreux moyens de pression que le personnel enseignant a décidé de prendre pour faire bouger les choses.

Cette semaine, deux autobus de l'équité salariale prendront la route pendant une journée complète pour suivre les chefs du PQ et du PLQ et leur rappeler l'urgence de régler le dossier de l'équité salariale non seulement pour le personnel enseignant mais aussi pour l'ensemble des corps d'emploi des secteurs public et parapublic qui n'ont pas encore obtenu de redressements salariaux ou pour ceux dont les redressements ne sont pas complets.
D'autres moyens de pression se poursuivront au cours des prochaines semaines.

Renseignements :

Philippe Châtillon
Attaché de presse CEQ
Tél. cell. : (514) 237-4432

Jean Laporte
Attaché de presse FSE
Tél. : (418) 649-8888

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