L'intervention du ministre de l'Éducation sur la tâche enseignante

Communiqué de presse

Communiqué de presse

Un exercice de désinformation navrant et inutile

Montréal, le 30 septembre 1999 — La présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, Johanne Fortier, commente durement l'intervention de ce matin du ministre de l'Éducation, sur la tâche enseignante, la qualifiant d'exercice de désinformation.

La pseudo étude livrée ce matin par M. Legault, qui intervient en relève au Conseil du trésor dans ce dossier, n'est qu'une nouvelle analyse patronale des résultats d'une étude « conjointe » menée auprès d'un large échantillon d'enseignantes et d'enseignants en 1996, une nouvelle ventilation qui tient compte, de son propre dire, «de consultations menées auprès de praticiens de l'éducation et d'observations faites sur le terrain » (sic). Voilà pour la méthodologie!

Or, la démarche d'équité salariale en est une conjointe et les tentatives d'une partie de faire dire autre chose aux résultats n'apportent rien au débat, d'autant que la partie syndicale n'a pas encore été saisie des documents remis à la presse aujourd'hui. Peut-être que la rencontre de discussion de demain, sur l'équité salariale, permettra à la partie patronale de présenter ces nouveaux chiffres. À titre d'exemples, malgré les prétentions du ministre, il n'y a pas encore entente sur le temps consacré au soutien aux élèves, pas plus qu'au travail de préparation ou de correction, deux blocs majeurs.

Pour la Fédération des syndicats de l'enseignement et la Centrale de l'enseignement du Québec, qui ont déjà pris acte des résultats de l'étude conjointe de 1996, validée par les directions d'établissement, les enseignantes et enseignants travaillent, sur une base annuelle, aussi longtemps que leurs collègues du secteur public auxquels on doit les comparer aux fins d'établir l'équité salariale, soit environ 1600 heures. Il est temps que le gouvernement cesse de finasser dans l'évaluation de la tâche enseignante. Il doit reconnaître les faits.

Toutes les activités parascolaires, notamment, ne sont pas reconnues. Leur boycottage vise à stigmatiser le refus du gouvernement de reconnaître toute la tâche enseignante, et ce moyen de pression continuera tant que cette reconnaissance ne sera pas acquise.

Toutes les études conjointes ou autres, menées depuis 1971, ont évalué la durée de la semaine de travail dans l'enseignement à 40 heures, à une heure près, en plus ou en moins. Prétendre faire croire qu'elle n'en comporte que 35,75 relève de la duperie.
La Fédération des syndicats de l'enseignement espère que les porte-parole du gouvernement démontreront plus de sérieux à la table de discussion et témoigneront, dans les faits, aux enseignantes et enseignants, le respect dont ils se targuent publiquement.

Pour information :

Jean Laporte
Attaché de presse FSE (CEQ)

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